L'importance de la mobilité articulaire dans le jiu-jitsu brésilien (partie 2)

par Paul Honnart, ceinture marron et professeur de JJB à Murcia (Espagne)

Si ce n’est pas fait, nous vous invitons à lire la première partie de l’article.

Le mythe de la souplesse.

Afin de progresser dans le long-terme en BJJ, réduire nos risques de blessures est essentiel et une pratique de prévention de blessures efficace doit reposer sur le principe d'adaptation progressive :

Imposer progressivement et activement un stress à nos tissus, pour les obliger à s'adapter.

Par exemple, faire des pompes augmente la capacité du haut de notre corps (muscles, articulations) à tolérer/générer plus de force. 

Néanmoins ce n'est pas la stratégie la plus efficace pour éviter les blessures, étant donné que dans notre sport, celles-ci ont plutôt tendance à se produire à une amplitude de mouvement maximale comme par exemple lors d’une clés de bras, de cheville, “mão de vaca”, nos propres hanches lors d’un triangle ou bien la flexion du genou pendant un knee slide...

Mais alors “si j'augmente mon amplitude de mouvement passive (ma souplesse), puis-je réduire mon risque de blessures?” La réponse est non! 

Les étirements ou le yoga ont une multitude de bénéfices, mais ne sont pas des pratiques de prévention de blessure car elles ne reposent pas sur ce fameux principe d'adaptation progressive...

En effet lors d'un étirement, ce sont des éléments externes (gravité, ceinture...) qui induisent, de manière passive, un changement temporaire dans nos tissus.

Notre corps apprends donc à être plus flexible mais n'apprend pas à gérer ce stress ni à produire plus de force dans cette amplitude de mouvement (ADM). 

Prendre soin de notre amplitude de mouvement active (celle que je suis capable de contrôler sans aucune aide extérieur) est l’objectif principal de la mobilité articulaire, qui devrait être une de nos priorités, si l’on veut passer le plus de temps possible sur les tatamis. En tout cas elle sera ma priorité dans le prochain article...